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DPE et passoires thermiques : quand les copropriétés bloquent la rénovation

Publié le 20 Février 2025

Depuis le 1er janvier 2025, les logements classés G au diagnostic de performance énergétique (DPE) ne peuvent plus être loués. Une mesure qui pousse de nombreux propriétaires à engager des travaux. Mais que faire lorsque la rénovation dépend d’une décision collective, souvent freinée par des copropriétaires réticents ? C’est la situation à laquelle est confrontée Denise, propriétaire d’un appartement classé G dans le XVIIIe arrondissement de Paris.

Une rénovation impossible faute de consensus

L’appartement de Denise, situé au premier étage d’un immeuble construit en 1975, souffre d’importantes déperditions thermiques. Malgré le double vitrage récent et un ravalement de façade effectué quelques mois auparavant, son logement reste très énergivore. Le responsable ? Le garage en sous-sol, juste en dessous de son appartement, dont la porte s’ouvre régulièrement sur la rue, laissant l’air froid s’infiltrer. « Le DPE indique une perte de chaleur de 43 % à cause du parking », explique-t-elle.

Pourtant, l’isolation du toit du garage, nécessaire pour améliorer la note énergétique, est refusée en assemblée de copropriété. « Les voisins des étages supérieurs ne se sentent pas concernés, car ils ne ressentent pas le froid. Ils refusent d’investir dans ces travaux », regrette Denise. Si Denise n’a pas l’intention de louer son appartement, elle s’inquiète pour son fils, futur héritier du bien. « Mon fils devra le louer pour des raisons financières, mais il en sera empêché si le DPE reste en G », s’inquiète-t-elle. En effet, la réglementation sera encore plus stricte dans les années à venir : les logements classés F seront interdits à la location dès 2028, suivis des biens notés E en 2034.

Une revente à perte comme seul recours

Devant l’inaction de la copropriété, Denise envisage une solution radicale : vendre son appartement. Une décision qu’elle juge « immorale », après une vie de travail consacrée à constituer ce patrimoine. « Les biens classés G ou F se vendent jusqu’à 15 % moins cher que ceux mieux notés. C’est une perte sèche pour nous, petits propriétaires », souligne-t-elle.

Son témoignage illustre les difficultés rencontrées par de nombreux Français face aux contraintes de la rénovation énergétique en copropriété. Une problématique qui soulève la question d’une éventuelle évolution réglementaire pour inciter les collectivités à engager ces travaux nécessaires.

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